lundi 10 octobre 2011

Rhume, le troisième.

La maternelle, c'est la boîte de Pétri à taille humaine.
Je vous le donne en mil, j'entame mon troisième rhume et ce matin, alors que j'allais pour remplacer dans une classe de grande section, j'avais la tête dans le pâté mais je vous passe les détails glamour, c'est bientôt l'heure de diner.
J'me suis fait violence, je suis quand même allée : pauvres enfants, ils n'auraient eu personne si j'avais annulé deux heures avant le début de la classe. A tous les coups, c'est un maternelle de grande section de jeudi dernier qui m'a refilé ça : même si je me promène avec un spray anti-bactérien et que je me lave les mains plus souvent qu'un malade atteint de TOC, y'en a toujours un pour me tousser à la goule pile quand je lui fais son lacet, ou éternuer directement dans mon nez quand je lui explique qu'un 2 a la bosse à droite et non à gauche. Bref, comme dirait Mr-mon-Mari, je fais mon immunité.
Quand j'ai fait mon année de stage en collège en 2009-2010, j'ai pas été spécialement malade, mais je connais des profs de collège voire lycée en début de carrière qui enchainent les infections. Bah, on va dire que ça me fera un point commun de plus avec mon amie F, qui est prof de maternelle en France et qui avait, elle aussi, pris un abonnement aux pastilles pour la gorge lors de sa première (voire deuxième?) année en tant que titulaire. Qui veut me chanter la chanson Ricola???

Jeudi donc, je suis allée dans une école dont la réputation était... abyssale. Eh bien, j'ai probablement eu devant moi la meilleure classe de maternelle de tous les temps! Comme quoi. Les élèves étaient adorables et l'assistante, un vrai ange. On a tous bien travaillé et même si le niveau est plus bas que dans des écoles mieux notées, leur comportement était exemplaire. Y'a même des moments où je me suis bien fendue (ça arrive rarement quand tu es remplaçant parce que tu n'as pas le temps de connaitre tes élèves), surtout quand un des gamins est revenu des toilettes avec son polo à l'envers (???), puis plus tard quand j'ai expliqué à deux filles que si elles continuaient de tirer sur les bras de leur copain, il allait finir par les avoir très très longs et il serait forcé de marcher comme un singe... Voilà que la moitié de la classe s'est mise à l'imiter et à marcher avec leurs bras aux genoux!
D'après ce que j'ai pu voir du reste de cette école, la discipline était de mise et décidément, c'est un endroit où j'aimerais travailler à nouveau.


Aujourd'hui, en grande section, je n'avais malheureusement pas d'assistante avec moi. Elle était là, mais quand elle a vu que c'était une remplaçante, elle a vite filé... Peur de devoir trop travailler, je présume. Cette école se situe dans une banlieue aisée (autant dire une école totalement blanche), non loin de là où vit le grand-père de Mr-mon-Mari. Je suis d'ailleurs passer lui dire bonjour, à pied, c'est dire à quel point c'est près. Cela dit, j'ai trouvé les enfants un peu, comme dire, trop gâtés par rapport à leurs camarades venant de milieux plus modestes, et parfois même un poil suffisants - à savoir qu'ils n'ont que 5 ans - ils ont tout, ils savent tout, ce sont eux le chef à la maison, et bla bla. Le niveau académique était relativement élevé et la prof titulaire ne m'avait pas laissé assez de travail, donc j'ai improvisé un peu (je lui ai laissé un mot disant qu'elle allait trouver du travail en excès dans ses paniers) et j'ai même fini par adapter le jeu du Facteur en anglais : ils ont adoré!

Ils sont mimi avec leurs couettes et leurs converses mais ils étaient bien chiants quand-même :
*j'ai supporté malgré moi (et mon mal de tronche pleine de morve) une petite blondinette totalement obsédée par Justin Bieber -- oui et même qu'ils se sont mariés d'abord hein, mais bon après ils ont rompu parce-que mine de rien il a une carrière ce gars-là, il n'a pas que ça à faire, ho qu'est-ce que vous croyez!
*et j'ai aussi découpé des étiquettes à la place d'un petit qui n'avait jamais vu une paire de ciseaux de sa vie. Ni un tube de colle apparemment, vu qu'il a confondu la feuille et ses mains.
Mon moment clé fut quand, sur le tapis, nous lisions une histoire de squelettes et momies pour Halloween et que, soudain, un élève lève la main comme s'il avait la chose la plus importante du monde à nous faire partager. Voyant son air impatient que limite il allait se pendre avec son tee-shirt si je ne lui donnais pas la parole dans l'immédiat, je pointe dans sa direction, demandant le silence complet. Et là, roulements de tambour, il ouvre sa bouche édentée pour nous dire que...  son père est né au Kansas.
FA-SCI-NANT.

Demain, je ne travaille que l'après-midi, Halléluiah.

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