mardi 8 novembre 2011

Pourquoi j'ai fini ma journée à l'hosto

D'abord, je tiens à vous rassurer et à enrayer les rumeurs :
1. Non, je ne suis pas enceinte (on a vérifié, à croire que les toubibs pensent que je mens!).
J'ai prévu d'attendre encore pas mal d'années, je n'ai aucune envie d'avoir un bébé maintenant ni dans un futur proche, et ni Mr-mon-Mari. Nous avons d'autres projets en priorité, et notamment l'intention tous les deux de retourner à la fac pour un Master (chacun son tour, je vous laisse faire l'addition des années), de faire le tour du monde en un an, d'acheter une baraque, de vivre au moins un an an France, bref vous avez dix ans devant vous avant de vous demander si j'ai grossi du bidou ou si c'est mes fringues qui sont mal coupées.

2. Mon élève ne s'est pas pris de coup de jus.
C'est le truc décoratif qui se trouve autour de la prise, qui est en métal, qui a tout pris car il n'a pas mis la trombone dedans, il l'a simplement glissée le long du mur et le frottement métal contre métal nous a fait des chocapic (encore une fois!) et a un poil fondu.
Je ne savais pas le truc du coeur, et s'il était tombé au sol suite au choc (et non s'était jeté lui-même pour se cacher de sa bêtise) j'aurais appelé le 911. Sinon, ici on est sur du 110v donc je sais pas, en même temps c'était pas dans ma formation de remplaçante que de devoir empêcher l'accès aux prises de courant. Je le saurai pour la prochaine fois, je l'attacherai à sa chaise avec du gros ruban adhésif.

3. Si mon élève avait trépassé, vous pensez bien que je ne serais pas en train de vous écrire : y'a pas le wifi derrière les barreaux, voyons!


J'étais donc en collège hier toute la journée et tout s'est bien passé sauf que j'étais toute tordue sur ma chaise, j'arrivais pas à trouver une position dans laquelle j'avais pas mal. Je vous rassure encore, aucun élève ne m'a attaquée, bien que j'aie l'impression d'avoir été plaquée au rugby.
J'explique : la semaine dernière, jeudi nuit pour être exacte, je me suis réveillée avec d'atroces douleurs de ventre et ça m'a pris des heures à passer, heures pendant lesquelles j'ai fait à peu près toutes les positions possibles du Grand Livre du Yoga pour tenter de me soulager. Un bout de gingembre frais en sera venu à bout vers 2 heures du matin, Amen.
Seulement, depuis là, je me trainais un mal indescriptible aux côtes gauches, et sous les côtes aussi, avec l'impression d'un Alien y grandissant. Y'a quand même un moment où je me suis dit qu'avoir mal comme ça pendant 4 jours, c'était surement pas normal. Bon, j'appelle l'infirmière conseil de notre assurance (alors ça, faut que je vous en parle, c'est trop net : on appelle l'infirmière, à qui on raconte nos déboires, puis elle va causer avec le doc de garde, et lui il décide si on doit venir tussuite tussuite, si il nous envoie aux urgences, ou bien si on peut attendre le lendemain pour avoir un rendez-vous) et elle a dit "je vous envoie au service d'urgence de votre centre de soin habituel".
A mon arrivée, talonnée de Mr-mon-Mari, j'ai été vue par un médecin, et si elle avait une idée de ce que ça pouvait bien être, elle n'a rien mentionné. Moi, stressée, je la voyais déjà m'annoncer qu'il me fallait une ablation de la rate ou que je souffrais d'une maladie en phase terminale, bref l'état dans lequel je me mets habituellement quant aux histoires de santé. Tout paraissant normal à l'examen (sauf la douleur, bien entendu), on m'envoie:
- faire des radios
- faire des tests sanguins
- faire pipi dans un bocal
pendant que Mr-mon-Mari me suit de salle d'attente en salle d'attente, portant mes affaires et regardant la chaîne Food Network. Je sais pas vous, mais je trouve ça fin cruel d'imposer des chaînes qui montrent de la bouffe dans un hosto, surtout quand la femme devant moi a gerbasse. Deux fois. De plus, à l'heure qu'il était, Mr-mon-Mari était évidemment victime d'un affamement intense et insoutenable, imaginez-le en train de mater Paula Deen avec le ventre qui grouille, pauvre créature! 


Quand mes résultats sont arrivés -- pas de fracture ni fêlure, tests sanguins normaux donc je subodore que ma rate va bien, et mes reins fonctionnent normalement -- le doc m'a reprise pour me faire part du diagnostique : je souffre d'une costochondritis.
Kèssessé??? Une inflammation d'une ou plusieurs côtes.
La cause est souvent inconnue, si ce n'est que dans mon cas, ça a probablement été provoqué par moi-même en me tordant comme un vers durant ma nuit de crampes. Ca peut durer quelques jours à des mois (nom d'un chien sans poil!) et y'a pas grand chose à faire à part manger de l'ibuprofen. Y'a même des gens chez qui ça fait des sensations de crise cardiaque tellement c'est fort et ça irradie (j'avais mal au dos, et le radiologue a suggéré que peut-être ça viendrait en fait de mes multiples problèmes de dos). Je suis repartie avec un papier qui prouve qu'on m'a fait des tests (des fois que!) et une notice qui explique ce qu'est la costochondrite. En attendant, j'essaye de pas trop rire mais comme j'ai encore le rhume, rapport à mes élèves de maternelle, j'éternue et je vous assure que c'est pas plaisant.



Une petite note à mes lecteurs : évitez si possible à l'avenir d'utiliser le mot "enceinte" car vous faites fantasmer mes parents, qui ne rêvent que d'une chose, être Mamie et Papy Gâteaux de ravissants petits bilingues!

5 commentaires:

  1. Il soupçonnait quoi ? Un problème cardiaque (et oui bizarrement tu peux être mal notamment du bide pendant quelques jours avant de passer éventuellement l'arme à gauche ...) ? Un grossesse extra-utérine ? Bon après j'avoue que je sèche un peu niveau idée ...
    Pour ce qui est de l'électricité, tu n'as pas besoin de tomber au sol en te prenant la décharge. Le pompier qui me l'a appris lorsque je passais mon AFPS (devenu depuis le PSE = en gros la formation aux premiers secours de Mr Tout le monde) était électricien et un jour il a eu à aller chercher un collègue électricien mort d'un arrêt cardiaque justement parce que dans sa journée de travail il s'était pris un coup de bourre comme il disent dans le métier. Bon maintenant vu le nombre de personne qui se prennent du 220V par accident, il n'y en a pas tant que ça qui en meurt mais quand même ...
    Je me doutais bien que ton gamin n'était pas mort sinon, au pays de la procédure judiciaire, dès le lendemain tu aurais été mise derrière les barreaux ! (lol)

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  2. Euh bah moi je lolle moyen de l'éventualité d'aller en taule...
    Sinon, pour revenir à mon élève, s'il s'était pris une châtaigne (ça se sent quand même!), il ne l'aurait pas caché ; peut-être qu'un électricien de 50 piges va juste serrer les dents, mais pas un enfant.
    On s'est bien assuré qu'il n'avait pas été blessé avant de le laisser partir.

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  3. Moi je savais de toutes façons que t'étais ENCEINTE. Et notre pacte alors ?! Lâcheuse :p

    Bah sinon je connais les douleurs de côtes, j'ai eu ça plus jeune et ça fait un mal de chien. Bon courage, pas de doutes.
    Puis les nausées avec tout ça j'te raconte pas. Pour la bilinguité (oui ça se dit) j'espère que t'as bien lu l'article du NYT ;)

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  4. J'ai pas utilisé le mot ENCEINTE, j'ai seulement utilisé le mot GROSSESSE (lool ... enfin non toi ne ris pas trop sinon tu vas avoir mal).
    Sinon pour ce qui est de la prison, je ne "lolle" pas non plus ... je me vois mal l'année prochaine en arrivant à la douane : "Why do you come in the US ?" "To visit one of my friend, in the prison ...".
    Je me doute que vous avez bien pris soin de vous assurer que votre élève allait bien avant de la laisser partir. Le truc de l'importance, selon moi, de l'ECG c'était juste pour info. Depuis que je l'ai moi-même appris, dès que le sujet arrive en discussion, je parle de ça car en général, les gens ne sont pas au courant (jeu de mot lol !), y compris chez les pompiers. Après, je me dis que j'ai "fait mon devoir" d'être humain envers d'autres êtres humains en en parlant et ensuite chacun voit midi à sa porte ...

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  5. Mais la vrai question est : "Mais où allez-vous vivre en France ???"

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